Mark Rothko, Multiforme, 1948
58.
Quand
trois ou quatre étiquettes ont été définies, écrites à l’encre indélébile et
collées sur la planche choisie sur l’étagère, quand c’est le dernier jour du
troisième mois et que donc forcément fatalement le quatrième mois va venir, un
de mes mois préférés, peut-être mon mois préféré tout court, malgré son
abyssale cruauté notoire & avérée, mais il y aura la promesse des anémones,
aucune promesse n’est aussi consolante & réparatrice que la promesse des
anémones, sur une des étiquettes il y aura juste marqué trois étoiles à côté du
mot poètes, ce sera la planche
spéciale des poètes désenclavés de l’ordre alphabétique, Tzara Klée Sacré
Chambaz Chambard Chavée Izoard Laupin, il y aura d’autres planches trois
étoiles plus tard, elles seront plus tard signalées, en fait je connais
plusieurs endroits dans les forêts alentour où les anémones sont en train d’éclore
par milliers & millions, cruelest month indeed, puis tombent ces deux
lignes dans « L’œuvre » de Zola : Quand la terre claquera dans l’espace comme une noix sèche, nos œuvres n’ajouteront
pas un atome à sa poussière, je voulais au départ composer une page avec un
anaphorique quand, et maintenant c’est
sabordé, cette page-là ne sera pas écrite, peut-être le sera-t-elle plus loin,
plus tard, avec une autre ribambelle de quand,
quand aucune sèche noix ne viendra bousiller mon monumental monument.
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