dimanche 4 mars 2018

LE CAHIER DE NAROKI - vingt-deuxième livraison

peinture Willem de Kooning, 1949



vingt-deuxième livraison



Comme un steamer sur la Manche



33 notes

(le roman d’une semaine en mars 1994)





Il n'y a pas d'amour heureux - mais il y a l'amour.
La porcelaine et le cristal.
C'est une fine aiguille en or qui me traverse de part en part quand elle prononce le mot nuit.
Pour ce jour-là, dit-elle, elle avait réservé un hôtel à E., et, dit-elle, il faut te le dire : je suis restée avec lui.
La nuit. La notte. The night.

*

Des semaines et des semaines que je ne l'ai pas vue ; j'avais foutu le camp pour la dixième fois. Oublie-moi, je ne veux plus te voir. Puis un soir, j'étais couché sur mon lit, me sentais très mal, somnolais, délirais - et soudain, au milieu du demi-sommeil, je me lève, prends le téléphone et lui dis que je veux la voir.
Elle a préparé un repas, deux couverts, deux bougies. Elle était tout émue que je veuille la voir, ne s'y attendait pas. J'ai parlé, beaucoup. Elle a parlé, beaucoup. Elle a parlé plus que moi. Je l'écoutais. Sur l'été. Notre été, là-bas. Sur les hommes - je lui avais demandé qu'elle me récite ses admirateurs (R. et K., celui avec le bouquet, celui avec les deux nuits, et Ramsès, évidemment.) C'est le mot que j'emploie : tes admirateurs, pour ne pas l'effaroucher, pour ne pas me faire souffrir. Je me ménage.

*

J'étais en train de te transformer en fantôme. Mieux vaut encore la réalité.
Qu'est-ce que la réalité ? Toi quand je te regarde. J'écoute ce que tu me dis, j'enregistre avidement tes paroles. Celles qui me font du bien, celles qui me font mal, très mal.
Transformer la malédiction en grâce. Tu n'es pas une malédiction. Tu es celle que tu es.
Je lui reprochais si souvent d'être mortifère... Ne l'ai-je pas été, moi aussi ? Je voulais l'anéantir. Quand je disais : je ne veux plus rien savoir de toi, ne veux plus te voir, c'était l'anéantir. Je ne veux plus que tu sois.
Elle m'avait dit un jour : veux-tu que je me suicide ? Elle avait compris. Il vaudrait mieux que tu n'existes pas...
Je dois vivre - avec toi dans ma vie. Je ne sais pas comment. Mais je vivrai.
Ne rien attendre - mais être attentif à ce qui est.
Elle m'avait dit un jour : personne ne prendra ta place, je commence à mieux comprendre la portée de ces mots.
Je ne suis pas ton admirateur.

*

Pour moi elle n'a jamais réservé une chambre d’hôtel ; elle dit, c'est vrai, qu'elle ne voulait pas le recevoir chez elle.
Elle dit : j'ai trente-six ans.
A la porte d'en bas, quand je suis parti, elle m'a plusieurs fois tendrement embrassé.

*

Accès.
J'ai accès jusqu'au fond de ta solitude ; ton invité dans la chambre d'hôtel a eu accès jusqu'au fond de ton corps ; je dis ça comme ça, pour le moment, faute d'autres mots.
La nuit, ta nuit avec lui, c'était pendant que j'étais loin, je ne voulais plus te voir.
T'aimer corporellement sans le corps ; ta solitude est aussi celle de ton corps.

*

Comparer et comparer :
1) A est beige comme B est beige ;
2) C a une manière d'être rouge semblable à la manière d'être bleu de D.

*
Je voulais la faire parler de Ramsès, elle hésita, ne dit rien, puis dit: pose-moi des questions.
Elle dit: je ne lui parle pas comme je te parle.
Autrefois elle me rapporta plusieurs fois des paroles qu'elle lui avait dites.
Si elle ne l'aimait pas, elle m'aimerait.
Elle dit: je te dis des choses que je ne lui dis pas.
Il ne l'a jamais touchée.
Elle l'aime.

*

Mettre ma Montblanc dans ton v.

*

Elle dit, peu avant minuit, - je m'étais déjà levé pour partir - : maintenant j'ai tellement parlé de moi, et toi... ?
Pendant notre repas précédent, il y a plus de trois mois, je lui avais dit : je ne pose pas de questions sur toi... Je ne voulais rien savoir, ne voulais pas entendre le mot nuit...
Parlant de X., je dis: comment s'y est-il pris pour t'avoir une nuit...? Elle dit: c'est moi -
Je ne suis pas jaloux de lui, puisque tu ne l'aimes pas. Mais.
Quand ma femme avait ton âge, elle commençait à mourir.

*

Je n'ai dormi qu'à 4 heures du matin, et à 16 heures de l'après-midi je suis parti dans la voiture, je me suis arrêté au cimetière, ce que je n'avais pas fait depuis des semaines. Puis j'ai roulé dans les collines en écoutant le 3e concerto de Beethoven. Je me suis promené dans la forêt, malade et exténué de solitude, pensant tout le temps à hier, comment elle était, ce qu'elle m'a dit. Je ne sais ce qui va se passer dans les jours et les semaines à venir. Mais cela ne pourrait être pire. Peut-être que je redeviendrai capable de vivre. De vivre mon attachement à cette femme.

*

Un jour, il y a trois ans, elle a quitté le domicile conjugal, et quelques semaines après elle est venue pour quelques jours dans une maison où j'étais.
Sous mon toit. Dans mon lit. Pour deux nuits. Quelques jours sous mon toit, deux nuits dans mon lit.
Et moi dans son corps.

*

Je ne vais pas te faire le plaisir de te platoniser... Mais elle ne comprendra pas ces mots-là.
Et si, de tous ces déchirements, j'en avais, créativement, besoin... ? Etre en état de blessure.
La plaie et le plaisir.

*

Je n'avais jamais aimé comme ça.
Amour du soir. Amour crépusculaire. Dernier amour.
Je lui dis : un jour, plus tard, nous irons à Vence... Elle sourit.
Ses sourires... Ils viennent presque toujours à partir de la tristesse, de l'amertume.
Autour de moi personne n'approuve que je sois revenu te trouver, on a vu dans quel état tu m'as mis, on n'est pas prêt à te pardonner.

*

Je fais mes petites notes à quatre heures du matin. Ne dors pas. Me lève. Ecoute la IIIe partita par Scott Ross. Bois du café. Remplis ce cahier de mes griffonneries. Un cahier de plus.
Et la journée j'écris des lettres. Impossible femme qui a reçu toutes ces impossibles lettres.
Je t'ai voulue morte, disais-je. Impossibles paroles.
Pour (t')expliquer mon amour pour toi, je ne dois pas employer le mot amour.
Tu n'as pas dit : j'en ai assez de toi et de ton cirque. Tu me guettes.
Je ne suis pas en manque. Ne viens pas à toi pour des fêtes priapiques.

*

Elle avait dit quelque chose comme : ce que nous avons vécu ensemble..., comme pour plaider contre mon rejet.
Je répétais à qui voulait l’entendre : elle me tue, cette femme... Et c'était moi qui voulais sa disparition !
Mon émotion douce, douloureuse et attendrie, quand sous ton pull-over je cherche à deviner la forme de tes seins, — c'est, aussi, une aventure érotique...
Te déshabiller aussitôt, ce serait, peut-être, trop facile.
(Et celui à qui tu offres tes seins facilement, que sent-il, que sait-il, lui, de leur beauté... ?

*

Personne ne connaît cette femme comme je la connais, personne n'a été plus près d'elle que moi, à personne elle n'a autant parlé qu'à moi (je ne compte pas le Pharaon - qui ne compte pas), à personne elle ne s'est autant donnée, révélée qu'à moi.
Et puis je l'ai rejetée et piétinée.
Elle avait écrit, tout au début : tu m'importes, j'ai confiance en toi (ce qui n'est pas du tout évident), je suis disposée à me confier à toi, et je souhaite que nos chemins se croisent plus que la durée d'un instant....
Cette confiance, elle ne l'a jamais retirée ; elle retiré son corps, oui, - toute la catastrophe est venue de là.
Pourquoi a-t-elle fait ça ? Question cruciale et torturante, mais à laquelle j'ai empêché toute réponse en me laissant envahir par une souffrance démesurée.

*

Vivre le désir au lieu d'en mourir.
Te désirant toi, je désire ton corps, - mais toi c'est plus que ton corps...
L'émotion incomparable de ton regard, c'est les yeux de ton corps, mais qu'est-ce qui est corporel dans le regard...?
Quand je te pénètre, est-ce dans ton corps que je viens...?
Quand je te caresse, ce n'est pas la sensation de sentir une femme, mais de te toucher toi.
Venir dans toi... ? Mais j'y suis déjà. Le pénis n'est pas si important que ça...
C'est pour te protéger de moi que tu as trouvé bon de me castrer. Je te menaçais, tu agissais par légitime défense.
Mon amour, au lieu de te combler, te mettait en danger. C'est que je t'aimais mal.
Tu ne voulais plus mon pénis, parce que tu trouvais que j'étais déjà trop dans toi.
Les choses du corps, avec toi me manquent, mais si je dois, à cause des choses du corps, te perdre, je veux bien renoncer, car je ne veux pas que tu me manques...

*

Aujourd'hui je vois les premiers forsythias.
Aujourd'hui il fait soleil.
Aujourd'hui je respire bien.
C'est mars.
Ce n'est pas : encore un printemps. C'est le printemps. Le seul. Celui-ci.
Je regarde les gens ; ils sont heureux, émouvants. Ils promènent leur ennui, leur joie, leur espoir, leur désespoir. Ils sont comme moi - et je ne sais comment je suis.
Je refais surface, je reviens à la vie. C'est pour ça que le soleil est là.
Elle a eu ma lettre lundi matin, - ou mardi, je ne sais pas.
J'attends son appel, mais sans impatience, sans guetter.
Je lui ai écrit : début avril quand il y aura les anémones blanches on ira se promener dans la forêt, veux-tu...
Cela ne fait rien d'attendre jusque là, puisque ce n'est pas une attente dans le manque.
Tu ne me manques pas, - puisque penser à toi, c'est t'avoir près de moi, et en moi se préparent les moments où je vais te revoir.
Je ne dirai plus : je me languis de toi... parce que languir est un mot trop triste.
Penser à toi n'est plus un tourment. Je te laisse être. Je te laisse aller. Je te laisse venir. Je te laisse donner ce que tu me donnes. Je me rends disponible à recevoir ce que tu me donnes...
Je reçois ton regard comme pur don. Et mon regard comme pur don, je te le donne.
Ce sont pensées de printemps - et bientôt en moi le printemps se fera.

*

Je disais que tu me châtrais, alors que c'est, littéralement, mon corps qui ne te voulait plus...

Quand je la frappais (avec mes mots), elle ne gémissait pas, ne disait pas : je souffre, elle disait: c'est dur, tu es dur, tu peux être tellement dur...

*

Avant le sperme il aura encore beaucoup de larmes à lui donner.

*

Le soir un long entretien au téléphone ; je lui dis comment c'est de la retrouver, plusieurs fois, pendant que je parle, j'ai l'impression qu'elle pleure.
Nous avons, tous deux, amené dans cette relation tant de souffrances antérieures et extérieures à elle. Moi mon angoisse de perdre un être aimé. Toi ton angoisse d'être emprisonnée.
Mais mon angoisse, tu ne peux pas l'imaginer, puisque tu n'as jamais aimé... Ton premier et ton seul amour, c'est le Pharaon, - et ce n'est qu'une momie.
Je suis assez névrosé pour comprendre et supporter ta névrose.
Plusieurs heures, ensemble, au restaurant, à parler. Sur ma lettre, elle ne dit presque rien. Rien sur l'aiguille d'or...
Tu me combles, tu me manques - c'est cette déchirure qui me fait vivre et sans cesse menace de me détruire.
Sans cesse à vif - une plaie.
Etre pendant des heures près de toi, si près, sans être dans toi.

*

Ces moments magnifiques et troublants lorsque dans Trois couleurs blanc Karol profondément dans Dominique s'enfonce, - et les cris de jouissance qui croissent jusqu'au blanc...
Heureusement que je n'étais pas assis à côté d'Elle lorsque cela se passa sur l'écran.
Mais j'étais à côté d'Elle, lorsque dans la pièce de théâtre, la cave infernale s'est ouverte sur le ciel ensoleillé... Ouverture, aussi, de la vulve sur l'éblouissement de l'orgasme...

*

Ecrire. Un itinéraire. Quelqu'un assigne dans un cahier les choses qui lui arrivent. Brautigan commence son dernier livre ainsi: J'ai vu une chaussure de femme toute neuve au milieu d'un carrefour tranquille de Honolulu... Ecrire. Je reprends. Un itinéraire (imaginaire) très visuel. C'est entendu que le livre n'est pas un livre mais seulement ce cahier acheté chez Rettel avenue de la Liberté - avec des intentions. Je reprends. Ecrire. Tout l'intérêt du livre serait : qui est celui qui écrit ça? - et: pourquoi écrit-il ce qu'il écrit...?
Puis soudain : écriture onirique - me venger contre tous les rêves que je n'ai pas, qui se perdent, s'abîment.
L'affiche toscane, le tableau de Picasso, la scène dans Kieslowski, visages qui se télescopent - et au premier plan la vulve. Laisser agir l'affiche toscane, puis observer la serveuse un peu hautaine, insolente, altière, lascive...
Sei Shonagon aussi décrit - et dit : c'est charmant...
Ecrire. Notes griffonnées sur les genoux à bord du steamer pendant la traversée...

*

Les avatars de l'appréciable appendice, la coda de l'affaire que je suis.
Avant de me déchirer cela devrait m'émouvoir qu'elle ait eu envie de cette bite.
Elle ne voulait pas être femme seule ce soir-là, - elle s'est arrangée.

*

J'ai acheté quinze enveloppes, très chères, très belles.
Ce sera pour mes lettres. Quinze. Ecrirai-je encore quinze lettres... ?
Je suis à la fois confiant et incrédule. J'aurai le temps d'écrire quinze lettres. A la mi-mars je pense aux lettres que peut-être j'écrirai. Occupations si essentielles. Les quelques feuilles qui resteront. Le verbe rester quand je parle des feuilles.
Cet effort, sans cesse, de parler contre l'aphasie. J'ouvre la bouche, je crie, aucun son. Si j'avais droit encore à quelques mots, quels sont les mots que je choisirais.
Le printemps.

*

Mots que j'aligne dans une grande douceur :
Ton regard
Ta bouche
Tes seins
Ta vulve

*

Quand j'irai dans cette ville, je me demanderai tout le temps : où est cet hôtel dans lequel elle a été une nuit... ? Je ne le saurai pas, ne le saurai jamais, ne te demanderai pas. Irai-je dans cette ville... ?
Ecrire des lettres, il n'y a que deux raisons : séduire ou apitoyer. Je voudrais les miennes inutiles. Pure dépense.
Tous les dix jours, il commence à écrire un autre livre, l'un plus vain que l'autre. Alors autant persévérer dans celui-ci.
J'écris vainement sur le sérieux de la vanité d'écrire.

*

Pendant neuf mois elle a, inlassablement, demandé à me voir. Et a pleuré de mes refus. Et maintenant ? Que me demande-t-elle ? Mais il ne faut pas que je m'emballe, m'impatiente.
Je lui ai dit : je te laisse être... Faudrait m'en tenir là. A ça.
Elle ne m'attend pas.
Elle n'a pas le temps de m'attendre.
Je l'attends tout le temps, je ne fais que ça.
Pour moi : comment aller ailleurs que vers une autre chute... ?

*

Ce fouillis, je le fais pour que cela soit plus facile, un jour, plus faisable, d'arrêter au milieu de la page, de la phrase...
Le Traité de la Solitude, cela fait de longs mois, m'explique-t-il, qu'il y travaille.
Les paragraphes gambadent, java flemmarde et spiralante.

*

Après quelques jours de silence, elle m'appelle, qu'on peut se voir après le spectacle, dit-elle, pour parler.
Les choses qui te font mal, je ne peux pas te les enlever, les atténuer, mais je peux être là, assez distant pour que tu n'aies pas peur, assez présent pour que tu me sentes.
Je lui parle des six livres que j'ai achetés hier, que j'ai commencé à lire, tous les six. Cela m'a fait grand bien de t'entendre, un quart d'heure, tes paroles, ta voix.

*

Elle vint vers moi, radieuse et belle, contente que je sois là. Cela se passe dans la ville où est l'hôtel. Mais c'est un autre jour. Elle n'a pas loué de chambre ce soir.
Au restaurant nous sommes nombreux, je suis assis à côté d'elle, quelques bribes d'entretien, elle me demande ce que je fais durant les jours à venir. Je lui dis que je compte aller à Metz, acheter des bouquins à la FNAC, elle répond qu'il vaut mieux qu'elle aille à la station thermale, faire quelque chose pour mon corps, dit-elle.
Que s'est-il passé au juste pendant ces mois où j'étais loin ? Elle ne m'en parlera pas vraiment, ou dira : il ne s'est rien passé, il ne se passe jamais rien, sauf mes habituelles tribulations avec Ramsès...
Tout le temps le sentiment que je n'ai pas encore commencé à écrire... Mais ça viendra, il ne faut donc pas encore mourir...
Cette disponibilité pour le regard. Les orifices. Simulacre. Et, en même temps, la femme vécue comme essentiellement inaccessible.
Pas le sexe de la femme, - mais chaque con de chaque femme, et en particulier celui de... (c'est Jacques Henric qui me rend attentif à ça).

*

Le soir, juste après mon intervention sur Takemitsu, elle a téléphoné, nous avons longuement parlé. Le risque, l'ambivalence, je dis : de chaque côté il y a deux millimètres, et je dois essayer d'avancer entre deux abîmes...

*

Textes d'autrefois que je retrouve, redécouvre, - qui me retrouvent, viennent me heurter.
Je vais les mettre au net, les soutirer au fouillis, leur donner un statut : le statut de texte..
Bribes de notre entretien d'hier qui me reviennent, je disais combien c'était pour moi émouvant d'être à côté d'elle, avec elle, après tout ce temps, - et elle répliqua aussitôt: mais pour moi aussi...
Cette heure précieuse du soir, de la presque nuit, elle me la donne, cette heure qui précède la descente vers sommeil.
S'il n'y avait que les songeries, les tourments de l'âme... mais… mais il y a aussi cette soif du corps, l'inextinguible instinct du membre qui se dresse et ne pense qu'à ça : pénétrer. — il recherche constamment l'occasion de ressentir la sensationnelle sensation de pénétrer, - et au sexe pénétrable le cœur donne un visage, - et inversement, ce visage qui obsessionnellement hante le cœur (ce regard, ce sourire...), s'en approcher, l'atteindre, se l'approprier en pénétrant le sexe auquel appartient ce visage...

*

Tout ce sperme inutile et accumulé se répand sous forme de syllabes.



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