lundi 12 novembre 2012

tous les dons que je devine...

photo L. Sch.




tes petites pantoufles je les range
côte à côte devant le lit

et là elles attendent que tu reviennes
pour y mettre tes jolis pieds

tes petites pantoufles je les regarde
chaque soir devant le lit

et j’attends que tu reviennes
souriante te blottir

pour que je réchauffe tes jolis pieds nus


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mots sur la page...

photo L. Sch.





Il n’y a rien, pour le moment, qui me menace — sauf que tout me menace. Le mot ‘menace’ est un mot insaisissable. Un mot menaçant. Je peux tranquillement, impunément, mettre ce mot, comme tant d’autres mots, sur ma page. Et deux minutes après, ma cervelle explose ou mon cœur se casse. Et cela aussi, je le mets tranquillement sur ma page. Je laisse les mots venir. Mystiques, obscènes, lyriques, banals. Je ne sais jamais quels mots vont venir. Mes mots ne servent jamais à expliquer. Mais il est toujours possible que par après, examinant les mots sur la page, j’y décèle comme des explications — ou au moins des sortes d’indices concernant ce qui se passe dans mon système émotif & cogitatif. Je ne suis pas penseur ni savant ni poète, je ne suis qu’un metteur de mots.


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lirécrire...

photo L. Sch.




lecture soudain déclenche vibrations
électrise le centre du langage

et ça se met à bander
monte le désir d’écrire

dérangement & déséquilibre
vertige & saisissement

images et mots cherchent issue
ça bouillonne et commence à déborder

et j’éjacule quelques grappes de syllabes


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crépuscule...

photo François Besch




automnales journées vont lentes
il fait octobre dans la vie

ciel se couvre de grisaille
puis au crépuscule soleil perce

flamboyante splendeur à l’horizon
avant l’approche de la nuit

automnales journées vont lentes
avec mille instants de paisible joie

je n’ai jamais eu autant le temps de vivre


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petite fleur...

photo L. Sch.




petite fleur de novembre, que fais-tu là
au bout d’un rameau flétri

tu ouvres tes quatre pétales
sur l’arbuste aux mortes feuilles

chétive petite fleur de mai
pourquoi reviens-tu en automne

demain le gel te frappera à l’heure
de ton trépas, je sortirai un vieux vinyle:

le rauque saxo de Béchet : Petite Fleur…


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