Prise de Constantinople (1204), par Palma le Jeune, 1548-1628
109.
Au petit matin du 3
janvier 1199, à Rome, Lotario dei Conti di Segni se réveille en sursaut et se
rend compte qu’il vient d’éjaculer abondamment, son membre poisseux encore
gonflé, à vif, palpitant, le drap tout mouillé, Lotario depuis presqu’un an s’appelle
Innocent III, en train d’avoir de gros conflits avec les rois et les empereurs,
et bientôt ses croisés vont saccager Constantinople, il se retourne sur sa
large couche, cherche un endroit sec sur le drap, agrippe des deux mains son
membre détumescent, putain, je viens de jouir, comme c’est pas permis, c’était parti tout seul, au petit matin du 3
janvier 1199, il fait encore sombre, tout le monde dort encore, putain, je viens de jouir, personne n’entend
le pape murmurer, et c’est pas peccato,
puisque je dormais, innocemment, c’est parti tout seul, en je ne sais combien
de giclées, mes croisés font ça avec les femmes, dans des femmes, je ne
commettrai sans doute jamais ce péché-là, la papale bite ne connaîtra pas la
femme, pour justifier le sac de Constantinople les croisés diront que les Grecs sont pires que les juifs, ils
percent des trous dans les murs et pénètrent dans la ville, jouissivement, et
saccagent tout, Innocent se vautre sur l’humide couche, je viens de jouir comme
je n’ai jamais joui, la papale bite vient de répandre sa semence, innocemment,
et c’est à ça que je pense ce matin, alors que tout monde dort encore, si je
suis Innocent, c’est que je ne suis pas coupable de jouir.
PROSERIES
Le Murmure du monde, vol. VIII
chapitre 109
inédit
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire