jeudi 2 février 2017

homme, encore - PROSERIES, chap. 106

peinture Antonio Saura



chapitre 106

Travail du songe sur les Tagesreste, comment la réalité de la veille contamine les arcanes du songe, cette comédienne que je rencontre le soir avant le spectacle, elle est venue en spectatrice, heureuse de me voir et moi aussi heureux de la voir, on s’embrasse, on s’étreint, puis dans la salle, une fois qu’elle a ôté son épais manteau, j’ai l’occasion de voir & de regarder, troublé, le rond relief de ses beaux seins, puis dans la pièce de Hannoch Levin, sur scène, les affres du vieillard pas si vieux que ça, de ne pas être capable de pénétrer la putain qui lui offre sa croupe, puis dans le songe, une jeune femme tout près de moi, j’ai mon bras autour de sa taille, elle sourit, permet qu’il y ait mon bras autour de sa taille, émouvante privauté, elle n’avait jamais été aussi près de moi, entre sa soyeuse chemisette et sa soyeuse culotte, une zone de peau, à la taille où est ma main, puis mes doigts passent sous l’élastique de la culotte, et s’apprêtent à descendre, et j’ai la sensation de bander, mais cela pourrait être un simulacre & une illusion, et je me mets en devoir de contrôler, cherchant à regarder là et tâter avec la main, et c’est confirmé : belle & forte érection, en pleine nuit & sous les feux de la rampe le vieillard pas si vieux que ça peut jubiler, prêt à pénétrer, prêt à faire jouir, prêt à éjaculer, on ne se moquera pas de lui : il est homme, encore.


PROSERIES
chap. 106
inédit


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