peinture Antonio Saura
chapitre 106
Travail du songe sur les
Tagesreste, comment la réalité de la
veille contamine les arcanes du songe, cette comédienne que je rencontre le
soir avant le spectacle, elle est venue en spectatrice, heureuse de me voir et
moi aussi heureux de la voir, on s’embrasse, on s’étreint, puis dans la salle,
une fois qu’elle a ôté son épais manteau, j’ai l’occasion de voir & de
regarder, troublé, le rond relief de ses beaux seins, — puis dans la pièce de Hannoch Levin, sur scène, les affres du
vieillard pas si vieux que ça, de ne pas être capable de pénétrer la putain qui
lui offre sa croupe, — puis dans le songe, une jeune femme tout près de moi, j’ai mon bras autour
de sa taille, elle sourit, permet qu’il y ait mon bras autour de sa taille, émouvante
privauté, elle n’avait jamais été aussi près de moi, entre sa soyeuse
chemisette et sa soyeuse culotte, une zone de peau, à la taille où est ma main,
puis mes doigts passent sous l’élastique de la culotte, et s’apprêtent à
descendre, et j’ai la sensation de bander, mais cela pourrait être un simulacre
& une illusion, et je me mets en devoir de contrôler, cherchant à regarder là et tâter avec la main, et c’est
confirmé : belle & forte érection, en pleine nuit & sous les feux
de la rampe le vieillard pas si vieux que ça peut jubiler, prêt à pénétrer, prêt
à faire jouir, prêt à éjaculer, on ne se moquera pas de lui : il est
homme, encore.
PROSERIES
chap. 106
inédit
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