Autoritratto, L. Sch.
64.
C’était
réveil, ouvrement des yeux, quarante précises minutes avant la sonnerie réglée
la veille, rabiot donc sur le jour, bonus ontologique, pour des raisons triviales
peut-être, pression dans les basses régions, mentales peut-être, caillot
onirique qui pointe son bec aquilin & crevant vers la coupole de velours
nocturne qui protège le songe et donc le sommeil, en fait on ne sait jamais
quels biographèmes vont érupter et faire couler leur lave malsaine sur les
pentes endolories de l’âme, et on ouvre l’œil, hébété, puis s’accoutumant à la
lueur du nouveau jour, on se fait, soudain enhardi, une autochiquenaude, question
de surgir et d’avancer, ce sera sans doute un jour tendrement triste &
athée, les pétales, déjà, du magnolia tombent, le froid et l’âge, disait Babel du vieux Tolstoï, le froid et l’âge lui font peur, le comte s’est
cousu une camisole de foi, c’est une observation infiniment mélancolique
(et japonaise) que les pétales, déjà, du magnolia tombent, il avait toujours eu
l’inutile & régressive coquetterie de déclarer : je vieillis je
vieillis, puis un jour il était vieux.
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