LETTRE
OUVERTE À ZUCKERBERG
Dear
Mark, comme nous sommes depuis si longtemps amis sur Facebook, je suis confiant
que, malgré les deux milliards d'autres amis que vous avez, vous allez prendre connaissance de cette petite missive qui me tient à cœur.
Dans
notre espace public, dans mon pays et dans l’Union européenne, des tirades
racistes et des incitations au meurtre, ce n’est pas possible, en tout cas pas
permis — et quand cela arrive, il y a des poursuites judiciaires et des
condamnations.
L’immense
espace Facebook est un domaine à part qui échappe aux lois.
Sur
Facebook, dans le contexte de la problématique des réfugiés, régulièrement des
individus qui le plus souvent se cachent derrière des pseudonymes publient des
insultes, des déclarations et des commentaires qui avec une violence verbale
inouïe et un vocabulaire raciste appellent à l’exclusion, à la déportation et
parfois à l’assassinat.
Des
associations et leurs juristes ont toutes les peines du monde à se battre
contre ce fléau. Les appels aux administrateurs de Facebook d’éliminer ces
discours haineux et de bloquer leurs auteurs n’obtiennent pas de réponses, sauf
rarement, dans quelques cas où la presse s’en est massivement mêlée — mais cela
peut durer de longs mois avant que les posts signalés soient éliminés.
Les
réponses stéréotypées que reçoivent en général les requérants sont que les « community
standards » de FB favorisent surtout l’expression et l’échange d’opinions.
Et cela sous l’égide de la législation américaine : First Amendment, freedom
of speech.
Et
le seuil de vigilance est très bas, sinon inexistant : vous pouvez TOUT
dire.
Alors
que dans un autre domaine, les « community standards » sont très
tranchés & tranchants, coupent net et aussitôt : No nudity.
Publiez
une image où est visible le sexe d’un homme ou d’une femme, ou les deux à la
fois — et en moins de 24 heures l’image est retirée et votre page bloquée. Et
on vous somme de remettre une déclaration que vous ne publierez plus de nudité.
« L’Origine
du monde » : non, c’est un délit. L’apologie des chambres à gaz :
allez-y, c’est une opinion.
.
Bien dit!
RépondreSupprimerBravo, cher Lambert !France Burghelle Rey
RépondreSupprimerEntièrement d'accord !
RépondreSupprimerMerci Lambert. Tu exprime tellement bien la perversité de la globalisation d'opinions isolées dépourvues du courage à la confrontation.
RépondreSupprimerMerci de lire : Tu exprimes ;)
SupprimerLa liberté d'expression ne peut survivre qu'à la mesure de l'autorégulation de ceux qui s'expriment :"ma liberté s'arrête à celle d'autrui". Mais ceci est incompréhensible aux xénophobes, aux totalitaires, aux haineux ou autre manipulateurs qui trouvent là un terrain rêvé pour appeler aux pires comportements et nuire aux bonnes mœurs ...
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