dimanche 6 novembre 2016

LETTRE OUVERTE À ZUCKERBERG






LETTRE OUVERTE À ZUCKERBERG

Dear Mark, comme nous sommes depuis si longtemps amis sur Facebook, je suis confiant que, malgré les deux milliards d'autres amis que vous avez, vous allez prendre connaissance de cette petite missive qui me tient à cœur.

Dans notre espace public, dans mon pays et dans l’Union européenne, des tirades racistes et des incitations au meurtre, ce n’est pas possible, en tout cas pas permis — et quand cela arrive, il y a des poursuites judiciaires et des condamnations.

L’immense espace Facebook est un domaine à part qui échappe aux lois.

Sur Facebook, dans le contexte de la problématique des réfugiés, régulièrement des individus qui le plus souvent se cachent derrière des pseudonymes publient des insultes, des déclarations et des commentaires qui avec une violence verbale inouïe et un vocabulaire raciste appellent à l’exclusion, à la déportation et parfois à l’assassinat.

Des associations et leurs juristes ont toutes les peines du monde à se battre contre ce fléau. Les appels aux administrateurs de Facebook d’éliminer ces discours haineux et de bloquer leurs auteurs n’obtiennent pas de réponses, sauf rarement, dans quelques cas où la presse s’en est massivement mêlée — mais cela peut durer de longs mois avant que les posts signalés soient éliminés.

Les réponses stéréotypées que reçoivent en général les requérants sont que les « community standards » de FB favorisent surtout l’expression et l’échange d’opinions. Et cela sous l’égide de la législation américaine : First Amendment, freedom of speech.

Et le seuil de vigilance est très bas, sinon inexistant : vous pouvez TOUT dire.

Alors que dans un autre domaine, les « community standards » sont très tranchés & tranchants, coupent net et aussitôt : No nudity.

Publiez une image où est visible le sexe d’un homme ou d’une femme, ou les deux à la fois — et en moins de 24 heures l’image est retirée et votre page bloquée. Et on vous somme de remettre une déclaration que vous ne publierez plus de nudité.


« L’Origine du monde » : non, c’est un délit. L’apologie des chambres à gaz : allez-y, c’est une opinion.



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6 commentaires:

  1. Bravo, cher Lambert !France Burghelle Rey

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  2. Merci Lambert. Tu exprime tellement bien la perversité de la globalisation d'opinions isolées dépourvues du courage à la confrontation.

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  3. La liberté d'expression ne peut survivre qu'à la mesure de l'autorégulation de ceux qui s'expriment :"ma liberté s'arrête à celle d'autrui". Mais ceci est incompréhensible aux xénophobes, aux totalitaires, aux haineux ou autre manipulateurs qui trouvent là un terrain rêvé pour appeler aux pires comportements et nuire aux bonnes mœurs ...

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