Hodler, Lac Léman, 1905 |
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Tomas
Tranströmer au crépuscule contemple de loin New York dans le brouillard avec
ses huit millions d’âmes et imagine vitrines de magasins, escaliers d’incendie,
ascenseurs, wagons du métro et met tout cela en langage, puis soudain
écrit : je sais aussi – sans recours
à aucune statistique – qu’en ce moment dans une chambre là-bas dans le lointain
on joue Schubert et que pour quelqu’un ces sons ont plus de réalité que tout le
reste… Embringué je suis dans le siècle, paumé perdu, la mort me marque de
son sceau glacé, et voici deux noms propres dont les syllabes clignotent dans
le noir, il n’est d’autre consolation, elle pèse son poids de plume, et pour
quelques instants ça me donne des ailes…
inédit - LE FRACAS DES NUAGES, 2011
La pesanteur et la grâce...
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