dessin © Jean -Marie Biwer, 1986
chapitre 101
Battito di ciglia, sagte
er von die Lebben, sey gäwäsen eine immenzzo goddimento, un immense
jouissement, et qu’il voulait juste encore dire ça, dans le chaos et l’angoisse,
disait je veux pas je veux pas, avait soudain pensé si intensément à ça,
regardant hébété autour de lui sur la table, ça : la mort, sur la table
encombrée les objets familiers, si familiers, les objets de toujours et si
abyssalement incongrus soudain, le briquet la gomme les stylos trente ou
quarante stylos les crayons vingt ou trente crayons un taille-crayon, et les
livres, une cinquantaine de livres, sur le Rien Nihil Nada Nichts, sur la
nudité Nacktheit nudity nakedness, un coupe papier, une règle, un cendrier, et
Laughlin et Chomsky, et une cuiller maculée d’écume séchée de café et un billet
bleu de 100 rands avec le portrait du buffle, amazing timelessness of things,
et éructent éruptent les mots, sey gäwäsen eine immenzzo goddimento, pendant
que se met à luire le petit jour, rose & froid, vivre juste pour sentir la
vie, dans ce gouffre de solitude, et tout ça ramassé dans une écharde qui
transperce la petite âme, animula, battito di ciglia, giro di giostra, une
pince à linge, deux trois agrafes, et réminiscence d’une étreinte, respiration
fait des ratés et va peut-être sans doute finalement foirer, et une clé USB
avec quelques milliers de pages.
PROSERIES
chapitre 101
inédit
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