Lysiane Schlechter, Le songe de Francesca, 2013, technique mixte |
Pour noter des bribes de souvenirs sur sa mère, il (S.) construit des
phrases à la deuxième personne du singulier, procédé que d’autres ont utilisé
pour des fragments autobiographiques, cela peut faire fonction de moteur, on
écrit tu pour avoir du répondant,
pour rebondir, car il se pourrait que l’interlocuteur (ainsi invoqué convoqué
interpellé) réagisse, veuille s’exprimer, à cause du tu on est face à lui, on se confronte, on se met en relief, c’est
osé, c’est périlleux, cela met à vif, Auster dans son « Winter
Journal » chez Henry Holt & Company (New York) avance à coups de tu, en français, cela s’exaspère, parce
que tu est contaminé par tuer, affrontement de duel,
dramatisation du face à face, alors qu’il n’y aurait, d’abord, que des choses
anodines & quotidiennes à relater, retour aux douceurs du passé.
Le murmure du monde, vol. VII - inédit
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