dessin L. Sch. |
Avril,
le mois de mes frelons
Je te
mordrai à l'épaule et tu ouvriras tes aisselles broussailleuses. Les narcisses
ont essaimé, Bloomsbury Square les a disséminés aux quatre vents et tous mes
frelons friands s'affolent. Une alouette montera jusqu'à l'antichambre du dieu où
ça pue l’encens, la sueur et le chloroforme. On étendra le corps blanc et chaud
sur un drap vert prairie et des couteaux très aiguisés en corrigeront les
organes, je serai peut-être sauvé, merci pour les fleurs. Des prophètes sans voix
parlent dans toutes les langues, ils sont venus sur la place du marché aux
herbes déverser leurs hottes pleines de Credos crétins. Mais mon âme n'est
plus à vendre, je l’ai posée sur les touches du piano, elle partira avec l’impromptu
de ce soir errer de cirrus en cumulus. Le ciel est couvert; mon plus bel
ostensoir c'est ta vulve soleilleuse.
April, Monat der Hornissen
Sie
schwärmen schon, meine Hornissen, toll nur auf dich, ich beiß dich in die
Schulter, und du öffnest deine buschigen Achseln. Narzissen überall, Bloomsbury
Square hat sie in die vier Winde gesetzt. Eine Lerche geht hoch, bis zum
Vorzimmer des Gottes, wo es nach Weihrauch stinkt, nach Schweiß und Chloroform.
Auf ein wiesengrünes Laken legt man den weißen warmen Körper, sehr scharfe
Messer verbessern die Organe, vielleicht bin ich zu retten, danke für die
Blumen. Sprachlose Propheten reden in allen Sprachen, kippen ihre Kiepen auf
den Marktplatz, Credos, Katechismen, Quark und Blech. Meine Seele ist
unverkäuflich, ich hab sie in die Saiten des Klaviers gespannt, mit dem
Impromptu von heute Abend fährt sie hoch zu Zirrus und Kumulus. Der Himmel ist
bedeckt. Und wenn die Nacht die Röcke hebt, seh ich die Sonne zwischen deinen
Beinen.
Éloge des mois - 1981
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