Annie Valloton, Le sacrifice inutile |
Fragment 6126 — Pour ce qui
est du crime d’infanticide, les exégètes et les prédicateurs n’ont pas manqué de
tracer un parallèle entre le sacrifice d’Isaac et celui de Jésus.
Le meurtre d’Isaac, je l’avais
commandité, mais j’ai eu l’élégance d’envoyer un ange à la dernière fraction de
seconde pour empêcher le couteau du père Abraham de trancher la gorge de son fils.
Pour le sacrifice de Jésus,
il n’y a pas eu d’ange — et Jésus est mort, sacrifié par son céleste Père. Et les
exégètes et prédicateurs de tous les temps, loin de me reprocher mon acte, m’en
ont félicité avec une mauvaise foi exemplaire.
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