mardi 31 janvier 2012

ELOGE DU LIVRE

François Knopf - Falaise de livre, 1992



Les mots sont l’absolue exception, je veux dire : le texte est l’absolue exception, je veux dire : l’intention de fixer quelque chose dans des phrases, — toutes les paroles dites se sont dissoutes et se dissolvent sans cesse, celles chuchotées sur une couche d’amour, celles échangées à une table de cuisine, celles étouffées au bord d’une fosse à cadavres pendant que crache la mitraillette, puis l’alignement des phrases dans "L’homme sans qualités", et quelques centaines de personnes qui lisent ça, — après quelques dizaines de milliers de générations dont toutes les paroles dans des centaines de langues & dialectes se sont dissoutes, voici quelques livres où sont tracés fixés alignés des signes noirs sur blanc : mots agencés en phrases, les psaumes de David, Hésiode, Homère, Pic de la Mirandole, Leopardi, Trakl, Tzara:  pages reliées ensemble en fascicules pour former un livre, le texte comme absolue exception parmi les préoccupations des hommes, le geste d’ouvrir un livre : irrépérable invisible inexistant, l’activité de lire n’a presque jamais eu lieu, il faut chasser le gibier, labourer la terre, puiser de l’eau, il faut sauver sa peau, il faut de jour en jour survivre, il y a le soleil qui brûle, il y a la terre qui gèle, il faut ramasser du bois, il faut essayer de faire du feu, il faut se protéger contre la pluie, être chaque matin à son poste, faire ses courses, de temps en temps un rapide coït, et tourne le manège frénétique des naissances & des décès, il faut enterrer les morts, et des paroles circulent, aussitôt dissoutes, les corps s’immobilisent, les corps pourrissent, au XVIIe siècle, pendant la nuit, Spinoza écrit son livre, quelques-uns au cours des siècles feront le geste d’ouvrir son livre, quelques-uns passeront des heures & des heures devant ses pages, pendant que tourne, effréné, le manège des naissances & des décès, immobile devant mon feuillet je trace des signes noir sur blanc, j’écris.


 dans: LE FRACAS DES NUAGES, 2012 - à paraître aux éditions Le Castor Astral    

lundi 30 janvier 2012

magie d'aimer...

Nicoletta - Amanti




 puis ta main me prend la main
et pose ma paume sur ton sein

sans peser, juste s’arrondir
juste sentir le chaud de ta vie

et c’est soudain satori aussi intense
que toute une nuit d’amour

tendresse vive et sereine
pendant que guette l’incandescent désir

magie d’aimer, sagement, sauvagement



inédit - projet PETITES PARLERIES AU FIL DES JOURS, 2012

jeudi 26 janvier 2012

éloge de l'écriture brocantière...

Manfredo de Monte Imperiali, De Herbis, Pisa, vers 1330, BNF


  
    Pas de perles, non, mais des lentilles, oui, lenticula, s'il y a là un fil rouge, j'y enfile mes lentilles — et le fil rouge ne sert qu'à ça: engranger puis égrener les lentilles, je les prends une par une, les perce d'un petit trou à la pointe de ma plume, les empale une par une, comme elles viennent, et ça fait un interminable collier artisanal et brocantier dont on ne percevra ni l'un ni l'autre bout.

   S'il y a là le vrac des lentilles, mille à peine perceptibles et subtiles nuances entre le blond et le brun, disons que je les bleuis — non seulement je les perce d'un petit trou, mais je les bleuis. Alors il y a sur l'invisible fil rouge tous les bleus de mes lentilles. Et c'est là la souveraineté de mon œuvre: dire et redire sans me lasser que la lentille est bleue; les mille à peine perceptibles et subtiles nuances entre le bleu du ciel et le bleu du malheur.


dans PIEDS DE MOUCHE. Petites proses, éditions phi, 1990

mercredi 25 janvier 2012

le sabordage de Dieu...

fresque de Raphaël, 1518, Vatican





  je vais trouver Dieu dans sa Grande Maison
et lui dis enfin ce que j’avais à dire
je dis : écoute, je ne veux pas être immortel

et Dieu fait avec les bras de grands gestes ronds
comme un moulin à vent

et il dit : mille sabords de mille sabords
nous allons saborder tout ça

et il saisit les épaisses plaques
où tout est inscrit, une par une
et les jette par la fenêtre

et à la fin il jette aussi
la clé et le paillasson

et peu après quelques-uns l’ont vu
lui-même par la fenêtre se jeter


 dans: L'ENVERS DE TOUS LES ENDROITS, éditions phi, 2010


mardi 24 janvier 2012

des yeux sans regard...

Ferndinand Hodler (1853-1918)





    Ils ont des yeux sans regard, les hommes qui n'ont pas été aimés et caressés. Ils ont des corps laids et indécents, les hommes à qui aucune amante n'a jamais dit qu'ils étaient beaux. Ils ont surtout un pénis obscène, saugrenu et ridicule, les hommes qui n'ont jamais été amoureusement ensalivés par des lèvres heureuses, leurs boules produisent un liquide mauvais et méchant, puisqu'aucune femme ne l'a jamais fait couler sur ses mains, sur sa peau, dans son ventre. Pour être moins moches, il vaudrait mieux que les hommes, ils se coupent ça, une fois pour toutes.

     Et ceux qui n'ont pas eu le cran de se couper tout ça, ils vont en pension chez la veuve Poignet qui leur sert à chaque repas le même pot-au-feu, morne régal. D'autres montent chez les putes et croient se faire un phallus quand ils trempent leur misère dans des tirelires sans fond. Mais leur mocheté, elle reste si moche qu'ils doivent faire pitié aux anges du ciel. Mais voyez-vous un ange du ciel leur dire: viens, tu m'excites, tu es beau à baiser. Alors ceux-là aussi, tôt ou tard, finiront par se le couper.


 dans PIEDS DE MOUCHE. Petites proses, éditions phi, 1990

lundi 23 janvier 2012

vision dans la serre...

graphisme L. Sch.




La jeune fleuriste dans la serre, pour me satisfaire un désir tout à fait botanique, monte sur l'échelle pour atteindre les poinsettias; son jeans les fesses lui serre, et le temps qu'elle reste sur le septième ou huitième échelon, je lui regarde posément son cul parfait. C'est une émotion belle et qui va bien avec les fleurs alentour. Et je pense, à la voir, qu'il n'y a pas sur terre deux arrondissements de cul pareils.


 dans PIEDS DE MOUCHE. petites proses, éditions phi, 1990
 

dimanche 22 janvier 2012

une main en hiver...

Max Beckmann - Nature morte aux bougeoirs, 1929




Ici c’est grisaille et froidure
hiver, silence et solitude

aucune fleur, aucun oiseau, aucune lueur
hiver, désolance et petite pluie
 
de ta présence ici je me souviens
ton regard et ton sourire dans mon hiver

 et comment tu ouvris
deux boutons de ma chemise

 pour poser ta main sur mon cœur


 inédit - projet PETITES PARLERIES AU FIL DES JOURS, 2012

 

éloge de la métamorphose...

graphisme L. Sch.




Que cela qui est saugrenu et si peu séduisant, peut-être rebutant, devienne objet d'adoration, le phallus, d'abord et surtout quelconque amas de chair, de pelure et de vrille, le voilà superbe déité. Une femme est là, lovée autour, le gobant de tous ses orifices, elle s'étale, ce que toujours elle prohibe, elle le propose, se cambre, s'écarte, goulue de n'avoir de sensations que par là.


 dans PIEDS DE MOUCHE. petites proses, éditions phi, 1990

samedi 21 janvier 2012

maladif métier d'écrire...

Apuleius - Herbier, fin XIe siècle, Bodleian Library, Oxford


Parce que. C'est un nouveau livre que j'ai commencé à écrire, parce que j'ai commencé à avoir de la fièvre. Les paniques internes et externes, comment les évaluer: avant et sans les mots. Ce sont alors les mots qui émergent, cherchent à se précipiter, à se fixer, à se faire voir. Parce que. Alors je commence à écrire un nouveau livre: par peur et par panique et par envie d'écrire. C'est ça: parce que. Alors la trouille produit des mots dont le vrai dire n'est pas la trouille. 

 dans: PIEDS DE MOUCHE. Petites proses, éditions phi, 1990

vendredi 20 janvier 2012

vanité sous le soleil...

Edward Hopper - Sun in an Empty Room, 1963




Cette double quadruple décuple vie et les instants qui s'entrechoquent, il n'y a pas de rythme, ça syncope et s'emboîte, ça cahote et chavire et n'avance pas, piétine, stagne, puis fonce, fuse, éclate, puis s'essouffle, s'effrite, s'effondre et puis ça part et repart et recommence et tourne et tourmente et vire et manège et remême chose, la même euphorie, la même déprime, même saison et même crocus et même chrysope, même avant-hier et même après-demain, tout se ressemble et rien n'est pareil. Es ist immer alles zum letzten Mal *.  

 * Tout est toujours pour la dernière fois - Ilse AICHINGER
 dans: PIEDS DE MOUCHE petites proses, édiditons phi, 1990

jeudi 19 janvier 2012

d'où vient la religion...

dessin André Haagen, 2011


un jour, disons, il y a un million d’années
les femmes ont commencé
à nous faire peur, à nous les hommes

nous soupçonnions que par nature
elles avaient un penchant pour l’athéisme

c’est pour ça que nous commençâmes
de temps en temps
à nous peinturlurer la peau :
pour faire peur aux femmes

et c’est ainsi qu’est née la religion
 pensée volée à Adolf Holl
 dans: L'ENVERS DE TOUS LES ENDROITS, éditions phi, 2010


mercredi 18 janvier 2012

petit éloge de l'horizon...

Jean-Marie Biwer - paysage hivernal sans neige, 40x80 cm, 2012




     Quand sera venue l'heure   
    du tout dernier cheminement      

    j’aimerais prendre ce petit chemin   
    dans un tableau de Jean-Marie Biwer   

    petit chemin qui traverse nos collines   
    paisiblement parmi prés et bosquets   
  
    faire encore quelques pas   
    et penser que c’est assez    

    chemin qui se dissout à l’horizon   


 inédit - projet PETITES PARLERIES AU FIL DES JOURS, 2012





lundi 16 janvier 2012

Monothéisme et violence

dessin Annie Vallotton
CARTE BLANCHE 
diffusée sur RTL Luxembourg le 16 janvier (version française)

Monothéisme et violence
PRÉSENTATEUR : Les trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam, sont toujours très présentes dans le monde — et leur influence sur bien des événements reste décisive.
Pour Lambert Schlechter, écrivain et philosophe, il existe un rapport direct entre monothéisme et violence.
Il nous propose quelques réflexions à ce sujet.

Au départ du monothéisme se trouve une déclaration de Dieu lui-même : « il n’est pas d’autre Dieu que moi. »
 
Cette prétention à l’exclusivité marque de son empreinte l’essence même, totalitaire et violente, de toute forme de monothéisme, que celui-ci soit juif, chrétien ou musulman.
 
Les représentants de Dieu sur terre ne font qu’exécuter la volonté divine quand ils persécutent, torturent ou font mettre à mort des personnes qui ne se soumettent pas au schéma prescrit par le Dieu unique.
 
Et cela commence avec Abraham, le père fondateur auquel se réfèrent les trois monothéismes.

 
Par esprit de soumission et d’obéissance vis-à-vis du Dieu surnaturel, Abraham était prêt — sans réfléchir — à faire couler du sang innocent : celui de son propre fils. Tout le monde connaît cette histoire.
 
A ce propos, sur le thème monothéisme et violence, deux exemples tirés de l’actualité :
 
Quand des colons israéliens, avec une arrogance inouïe (et avec la complicité des autorités de l’Etat) continuent à s’approprier des pans entiers de la terre palestinienne, en y établissant leurs durables demeures, cela ne peut s’expliquer en dernière analyse, à mon avis, que par le sentiment qu’ils ont d’être soutenus par l’omnipotent Yahvé — exactement comme cela s’est passé il y a tant de siècles, lorsque pour la première fois ils ont conquis cette terre, avec l’aide efficace des miracles de leur Dieu, comme par exemple lors de l’assaut de la ville de Jéricho — nous lisons à ce propos dans la Bible, livre de Josué, chap. VI, verset 21 : « … tout ce qui se trouvait dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu’aux bœufs, aux brebis et aux ânes, tout passa au fil de l’épée… », paroles de la Bible, livre sanglant et violent.
 
Changement de scène et de contexte — mais toujours le monothéisme…
 
Il y a quelques jours, le 9 janvier, à Rome, le pape Benoît XVI proféra solennellement la déclaration suivante : deux êtres qui s’aiment, sont « … une menace pour la dignité humaine ainsi que pour l’avenir de l’humanité… » — lorsque ces deux êtres sont deux hommes ou deux femmes…
 
Quelle violence inouïe dans ces quelques paroles ! Qui menace l’humanité doit en toute logique être exclu, rejeté, puni, mieux encore : doit être pendu ou brûlé ! 
 
Et cela fut pratiqué ainsi pendant de longs siècles — avec la bénédiction du Dieu unique. Aujourd’hui, dans nos pays, cela ne peut plus se faire aussi facilement: nos législations ne le permettent pas.
 
Mais pour ce qui est de la violence inhérente au discours religieux, rien n’a vraiment changé.

serie 2012: réflexions sur la religion - à suivre

dimanche 15 janvier 2012

encore loin de la mer...

ciel du matin, 15 janvier 2012 - photo Corinne Scheer




des psaumes et des refrains de guinguette, des chants patriotiques et des inventaires chaldéens, des sonnets et des quatrains, des bottins et des ordonnances vétérinaires, des essais lascifs et des catalogues de trains électriques, et les liasses de mes lettres, les envoyées et les non-envoyées, des symphonies et des sirènes d’ambulance, des clochettes himalayennes et du grincement de porte cochère, un jour, un jour je vais trouver, un jour j’aurai les mots, la pioche qui tape dans le béton, le béton du mur contre lequel vient cogner le murmure du monde, là nous sommes encore loin de la mer, j’aimerais au petit matin ouvrir ma fenêtre et trouver un millier de mouettes...


 dans: LE MURMURE DU MONDE, Le Castor Astral, 2006



samedi 14 janvier 2012

quand il y a les mots...

Jean-Marie Biwer - Big landscape, 200 x 260 , 2010




Les pitreries et le drame, le bleu et le jaune, le chaud et l'agonie, l'urine et la rosée, la rondeur et le zigzag, le flottement et la culbute, l'éternuement et l'éternité, la salive et le galet, la sonate et la vermine, de bandement en tremblure et de tremblure en bandement les jours passent et avec le temps je m'approche du corps toujours plus gisant et quand le matin je me réveille tout bandant, je me regarde émerveillé mais trouille aussi au creux de chaque cellule, et quand il y a les mots, c'est tant mieux et voici les mots que je répands.


 dans: LA ROBE DE NUDITE, éditions des Vanneaux, 2008

vendredi 13 janvier 2012

une insurmontable suspicion...

Paul Klee - Getroffener Ort, 1922




 j’ai le mot malade
pour écrire qu’en ce moment
je ne suis pas malade

j’ai le mot fou
pour écrire qu’en ce moment
je ne suis pas fou

j’ai le mot mort
il ne me sert à rien
sauf à jeter
une insurmontable suspicion
sur tous les mots qui précèdent
sur tous les mots qui suivent

je continue
écris le mot malade
le mot fou

j’écris le mot corps
qui signifie que le cœur bat
que la main en ce moment
trace ses signes
autour du mot corps
qui signifie que les yeux s’ouvrent
que les poumons pompent pompent
sinon la main
en ce moment ne tracerait ces signes
autour du mot corps
qui signifie que mon sexe d’homme
de temps en temps se dresse
et veut aller et va dans une femme

perdre vue & vie
au fond de la faille océane
coït où coïncident
l’euphorie première et l’ultime vertige

j’écris au bout de la main du corps
le mot malade
le mot fou
j’écris le nom du jour
le nom du lieu
j’écris impunément
énigmatiquement
sans savoir ce que j’écris
le mot mort

                                                                                                                                                                  dans: HONDA ROUGE ET CENT PIGEONS, éditions phi, 1994                                                                                     

mercredi 11 janvier 2012

ODE A L'EAU

photo ville-seynod
.


et sourd
et sue
et suinte suppure exsude transpire affleure 
perle dégoutte dégouline coule ruisselle 
fuse gicle jaillit dévale déferle

coule fredonne murmure babille barbouille mouille gargouille

coule imprègne s'infiltre humecte infuse imbibe trempe 

dilue dissout s'évade s'évapore

et lave délave asperge arrose irise irrigue s'étale 

stagne croupit pourrit macère mousse

dérive déborde se débonde se répand s'épand s'épanche 
se déverse se disperse verse traverse transvase transfuse 
bout bouillonne écume

sécrète dissémine ensemence pénètre féconde

vit vivifie purifie lustre lubrifie luit lisse glisse pétille 
brille étincelle batifole baptise

désaltère abreuve régénère guérit fertilise

et coule afflue coule conflue coule reflue coule afflue

roule remue circule tourne roule tournoie tourbillonne 
roule coule attire aimante roucoule lorelise entortille  
engloutit noie naufrage liquide tue

crachine et pleut et pleure larmoie 
pleuviote pleuvine bruine pleuvasse brouillasse 
tombe trombe coule inonde dévaste envahit engloutit amasse emporte entraîne charrie et coule coule

et fuit et file se faufile se propage fore affouille 
creuse s'abîme s'enterre s'endort se repose 
et s'éveille et remonte

remonte et sourd et suinte ruisselle jaillit
et coule
et coule
et s'écoule


dans: PARTANCES, éditions L'Escampette, 2003



mardi 10 janvier 2012

les choses de la fin...

J. M. W. Turner - Snow Storm, 1812




La métaphysique, elle peut attendre. La pouaisie, elle peut attendre, pour le moment, n’y a pas urgence. L’eschatologie, elle peut attendre, l’eschatologie, c’est l’étude des choses de la fin, la fin du monde, la fin des choses, de toutes les choses, de toute chose, la fin de tout, quoi, pour le moment ça peut attendre. La littérature aussi, elle peut attendre, pour le moment, je fais une pause, j’ai à régler des choses du genre : réveil, au sens de : se réveiller le matin, se réveiller au jour, se réveiller à la vie, – et pour régler ça on se sert d’un petit appareil mécanique appelé réveille-matin, le soir avant de se coucher on règle l’heure et la minute à laquelle on veut le lendemain matin se réveiller au jour, à la vie. S’endormir, faire confiance à la nuit, se laisser happer par le noir de la nuit, s’engloutir. Pour moi, écrire ça maintenant, c’est important.


 dans: LA TRAME DES JOURS, éditions des Vanneaux, 2010

lundi 9 janvier 2012

suave coulure...

dessin de J.M. Goffin - © pour "L'île nue" de Michel Ducobu




d’entre tes jambes
avec mes lèvres toutes mouillées
je remonte à ta bouche
pour mêler la saveur
de ta cyprine de volupté
à celle de ta salive


 dans: L'ENVERS DE TOUS LES ENDROITS, éditons phi, 2010