Fragment 1137 — Parmi tant de
manières d’appréhender cette religion, il y a la manière humide, visqueuse, gluante.
Sueurs, larmes et sang — emblèmes
de la souffrance.
Dans son sermon sur « La
nécessité des souffrances », Bossuet met du sang dans chaque phrase, pendant
une demi-heure. A propos du Christ il écrit que les fidèles doivent de toutes parts dégoutter de sang et porter imprimé
sur eux le caractère de sa croix et de ses souffrances. Et saint Augustin parle
dans son Sermon 351 du sang de nos âmes :
ce sont les larmes que nous pleurons sur nos péchés.
Cela fait beaucoup de dégoulinerie.
Comme dans l’horrible film de
Mel Gibson où le jus rouge tomate coule à flot du début à la fin, à cause des méchants
juifs.
J’avoue — et ne serait-ce que
pour le bon goût et la décence — qu’en termes de dévotion, ma préférence va plutôt
aux sèches ferveurs d’un Eckhart, d’un Nicolas de Cues ou d’un Érasme, ou même à
la toute philosophique piété du taciturne solitaire des Pays-Bas, je veux dire Spinoza,
mon préféré (mais secret !) depuis toujours.
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