samedi 31 octobre 2015

oups




l'évocation de ce paradis-là
ce sont les songes mouillés

d'un ado imberbe qui vient de découvrir
sa bite et le désir de la femme

dans ce paradis-là il bandera sans cesse
et les vierges seront vierges après chaque viol

cet immature gamin n'a encore rien compris
ni à la femme, ni au sexe, ni à l'amour

mais ses paroles sont, oups, celles d'Allah


NOUVEAUX NEUVAINS   


 

 


lundi 26 octobre 2015

dédales



Yahvé s'est révélé
et Abraham est son prophète

Jésus s'est révélé
et saint Paul est son prophète

Allah s'est révélé
et Mohammed est son prophète

Mickey Mouse s'est révélé
et Disney est son prophète

insondables dédales de la théologie


NOUVEAUX NEUVAINS   








passionnément




sublimes croyants, avec leurs versets
de sang et leurs noirs drapeaux

la kalash en guise de bite
la dynamite en guise d'éjac

aucune main de femme 
ne s'est jamais posée sur eux

feront le djihad et au paradis Allah
leur offrira dizaines de vagins

j'aime la femme, je hais la religion, passionnément


NOUVEAUX NEUVAINS   



disappear

Antonio Saura, peinture


I've written her a letter
kind of troubadourish stupid letter

I've written her how much
I love her, tender stupid words

that's the kind of letter
she doesn't want to receive

I imagine how angry she gets
reveiving such a stupid letter

if only you could disappear, she says


NOUVEAUX NEUVAINS   





moule morte




toutes ces jolies coquilles sur la plage
c'est des moules mortes, par milliards

j'en ramasse une, c'est mon élue
la mets dans ma poche, l'emporte

pour commémorer mon passage ici
dans les annales de ma remarquable biographie

j'imagine ainsi la promenade de notre Créateur
qui se pencherait ici ou là, pour ramasser

on est toujours la moule morte de quelqu'un


NOUVEAUX NEUVAINS  



 

poussivement

Antonio Saura, peinture







pendant que je me trimbale ainsi
de pays en pays, poussivement

dedans moi, je le sens, aussi incrédule
que surpris: de la vie, il m'en reste

mais dans l'algèbre existentielle
l'équation vitale dégringole vers zéro

celle à laquelle je tiens tellement
n'en veut plus de moi, ras le bol

au seuil du néant, néant je le suis déjà


NOUVEAUX NEUVAINS    


.



dimanche 25 octobre 2015

glaciation




à pas mesurés Mankell allait
vers sa toute proche mort
 
mais prit encore le temps
d'écrire un dernier livre
 
consacra maintes réflexions
aux glaciations à venir
 
dans cinq mille ans une couche
de 1,5 km de glace sur l'Europe
 
n'y a plus trace de lui ni de moi
 
 
NOUVEAUX NEUVAINS
 
 
 


samedi 24 octobre 2015

storia del vano




uscire nel blu della mattina
far salutazione al mare
 
la spuma delle onde racconta
la sua solita storia del vano
 
canto di una piccina eternità
da dove mi sorride un Ulisse svanito
 
su questa spiaggia se avessi la pazienza 
contarei i grani di sabbia
 
l'eroe apocrifo, forse, sono io
 
 
 
NOUVEAUX NEUVAINS

vendredi 23 octobre 2015

attendri & sidéré

peinture de Pierre Aleschinski


chapitre XXXV

1.
Wafa Sultan, musulmane née en Syrie, s’enfuit de son pays en 1989 pour s’installer aux États-Unis.

Pendant ses études de médecine à l’université d’Aleppo, elle est témoin de l’assassinat par les Frères musulmans de son professeur Yusef al Yusef ; ils tirèrent, écrit-elle, des centaines de balles au cri Allahu Akbar.

Elle quitte son pays. Elle quitte sa religion.

En février 2006, elle participe (depuis Los Angeles) au forum hebdomadaire « The Opposite Direction » sur la chaîne arabe Al Jazeera, avec e.a. Ibrahim Al-Khouli, professeur à la prestigieuse université Al-Azhar du Caire ; son intervention de six minutes circulera aussitôt sur le net et est vue, en quelques jours, des centaines de milliers de fois, notamment dans les pays arabes où on prend connaissance de sa véhémente critique de la foncière intolérance de l’islam et du sort que cette religion archaïque et patriarcale réserve aux femmes.

En 2009, elle publie son livre « A God Who Hates » (traduit en français sous le titre plus académique et lénifiant « L’islam en question »), dans lequel elle raconte sa jeunesse en Syrie et son itinéraire de pensée de femme révoltée, elle expose sa critique véhémente de l’islam comme religion et idéologie politique intolérante, agressive et belliqueuse.

2.
Waleed al-Husseini, musulman palestinien né en Cisjordanie, devient soudain connu et célèbre, en octobre 2010, à la suite de son arrestation par l’Autorité palestinienne qui l’accuse d’avoir blasphémé contre l’islam sur sa page Facebook et sur son blog où il a massivement publié des interventions très critiques sur la religion. Il est incarcéré pendant dix mois, puis libéré sous caution, mais de nouveau, sporadiquement, arrêté, et torturé aussi, parce qu’il ne se tait pas. De nombreuses organisations, au nom de la liberté d’opinion, en Palestine, en Europe et aux États-Unis, font des appels en sa faveur. La police casse son ordinateur, pirate son site et efface toutes ses publications ; les autorités font circuler une fausse déclaration dans laquelle il demande pardon à ses proches et aux musulmans. Dans sa ville natale des voix se font entendre comme quoi il faut se saisir de lui et le mettre à mort (comme le Prophète l’exige pour les apostats).
Il s’exile en France où il crée, en juillet 2013,  avec une trentaine d’autres ex-musulmans, le « Conseil des ex-musulmans de France ».

En 2015, il publie son livre « Blasphémateur. Les prisons d’Allah », traduit de l’arabe par Chawki Freisha aux éditions Grasset. Dans ce livre il relate les péripéties de sa vie en Palestine, son combat contre l’obscurantisme et les représailles d’un régime soumis à une idéologie religieuse dogmatique et rétrograde. Dans la conclusion de son livre il écrit : Au XXIe siècle, le peuple rêve de troquer la mer stagnante et mortelle de l’héritage religieux contre l’océan vivant d’une société libre. Il rêve de pouvoir aimer sans risquer la prison, de s’exprimer sans craindre des représailles (…) Il rêve d’une société où l’emprise de la religion est interdite.

3.
Hamed Abdel-Samad, né au Caire en Égypte en 1972, politologue et écrivain émigre en Allemagne en 1995, apprend l’anglais, le français, le japonais, fait des études sur la politologie, le shintoïsme, le bouddhisme, le judaïsme, enseigne et fait des recherches à l’université de Munich, à l’Institut de l’histoire et de la culture juive jusqu’en 2009.

Il publie son premier livre en 2009 : « Mein Abschied vom Himmel. Aus dem Leben eines Muslims in Deutschland », une autobiographie dans laquelle il décrit son itinéraire intellectuel de jeune islamiste convaincu et militant vers un scepticisme croissant et finalement un rejet des valeurs islamiques telles qu’elles sont exposées dans le Coran. D’autres livres suivent au fil des années. Il est fréquemment invité à des débats à la télévision (consultables, en grand nombre, sur youtube) et publie de nombreux articles dans la presse allemande, notamment dans « Die Welt », « Die Zeit », « Focus ». Depuis novembre 2011, il est membre de « Giordano-Bruno-Stiftung », une importante organisation allemande qui milite pour la laïcité et se bat contre les ingérences religieuses dans la vie sociale et politique.

Le 4 juin 2013, Hamed Abdel-Samad donne une conférence au Caire dans laquelle il accuse les Frères musulmans de fascisme, et déclare que ce fascisme trouve ses racines dans l’histoire même de l’islam, dès l’origine, dans les textes du Prophète.

Dès le lendemain des appels à sa mise à mort apparaissent sur internet : pour blasphème contre Mohammed. Trois jours plus tard, le 7 juin 2013, un des chefs spirituels de ‘Gamaa Islamija’ (organisation extrémiste qui a pour but d’établir un État islamique en Égypte) Assem Abdel-Maged (allié du président Mursi) prononce à la télévision égyptienne une fatwa de mort contre le conférencier. Et de même Mohammed Shabaan, professeur à l’université al-Azhar du Caire, prononce lui aussi une fatwa : il faut tuer le blasphémateur.

Depuis, en Allemagne, Hamed Abdel-Samad vit reclus, ne peut plus se déplacer librement, doit renoncer à prendre les transports en commun.

Entretemps, en 2014, paraît son livre « Der islamische Faschismus », dans lequel il trace des parallèles entre les fascismes européens du XXe siècle et les stratégies idéologiques et politiques des islamistes : culte du Chef et d’une Doctrine lapidaire et intouchable, division des gens entre nous et eux, et ceux qui ne sont pas nous, sont inférieurs, sans droits, sans dignité, et à réduire en esclavage ou à éliminer.

Il déclare que DAECH, dans sa démarche crapuleuse et criminelle, ne fait rien que le Prophète, devenu chef de guerre, n’a fait lui aussi, comme c’est explicitement documenté dans les versets du Coran : mener une guerre d’agression et de conquête, soumettre les peuples et les consciences par la violence des armes, placer les vaincus devant l’implacable alternative de se convertir ou de se soumettre (en payant un tribut et en perdant tous les droits), sinon c’est la mort, réduire les incroyants en esclavage, s’emparer de leurs femmes, butin de guerre, pour en faire des prostituées à la libre disposition des djihadistes.

Et la femme, aujourd’hui comme hier, est un des principaux appâts dans le recrutement de guerriers de la foi : jouir impunément et gratuitement des femmes conquises en cas de victoire ou jouir éternellement des 72 houris au paradis en cas de martyr.

Le dernier livre d’Abdel-Samad vient de paraître : « Mohamed. Eine Abrechnung » [= un règlement de compte] l’islam, tel qu’il est fixé & figé une fois pour toutes dans les sourates du Coran et dans les hadiths du Prophète, est une religion de soumission et de persécution, une idéologie de la conquête du pouvoir qui bafoue la liberté de la pensée et soumet inexorablement la femme aux volontés et aux fantasmes dominateurs des hommes.

Les versets violents du Coran sont utilisés par les fondamentalistes pour ancrer leur rigorisme et par les islamistes pour justifier leurs exactions.

4.
Et les musulmans dits modérés et conciliants ? On ne les entend jamais mettre en cause ces versets violents, qui ne sont pas désavoués, réfutés, retirés, remplacés, gommés. Le Coran est préservé pieusement dans son intégrité sacrée, dans son intégralité littérale, intouchable et impossible à mettre en examen. en question, en doute le but de l’islam, donc, est et reste la conquête des terres et des peuples, la soumission des âmes et des consciences. Et cela jusqu’à l’islamisation de la terre entière, selon le vœu saint, vénérable et vénéré d’Allah et du Prophète.

5.
Le Prophète déclare : Mohammed est l’Envoyé d’Allah. Et ceux qui sont avec lui, sont durs contre les incroyants, mais miséricordieux entre eux.

Le Prophète déclare : Personne ne sera un vrai croyant, avant de m’aimer plus que ses propres parents, ses propres enfants et tous les êtres humains.

(Parenthèse, pour terminer : Jésus, cet autre zélateur du monothéisme, sur lequel le Prophète a sans doute pris modèle, s’est exprimé en termes tout aussi violents :

Il dit : Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi. — Luc 19.27

Il dit: Et quiconque aura quitté, à cause de moi, ses frères, ou ses soeurs ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. - Matthieu, 19.29)


6.

Différentes sortes de mystique Ignace de Loyola, il lui arrivait de verser des larmes pendant la messe, tellement il sentait la présence du Saint Esprit ; moi il m’arrivait de pleurer en présence de l’aimée, au moment où je me penchais sur son sexe qu’elle m’offrait, je la regarde et la respire, attendri & sidéré, avant de la toucher, la caresser et la faire jouir.

7.
LAGE DER NATION Tumblin’ round / mumblin’ words / sobbin’ tears / ugly guy / snuffin’ & snortin’ / totterin’ doter / chatterin’ begger / babblin’ & couphin’ / futile fool / gosh gosh Wallander orphan oh gosh / gosh gosh Davy Fosta Wallers sold out gosh my gosh / loosin’ my brain / losin’ my dick oh gosh / gropin’ in the dark / fumblin’ for a grip / thanx for the ride fellers whott a journey / o bella bellezza o storia sbagliata / good for nothin’ / comin’ to the point & droppin’ the final dot

8.
Tout cet entassement alors qu’il faudrait détasser.

9.
Montaigne, sans la disparition de La Boétie, n’aurait pas écrit les „Essais“, dit-on, et disait-il — il m’arrive de penser que, tout tâcheron que je suis, je n’écris plus que pour quelqu’un qui a arrêté de me lire. Ça ne m’avance à rien mais ça me donne comme de l’élan.

10.

Ein Schweigen, ein Verschweigen, ein Verstummen nach so vielen Worten, Liebesworten, nur noch Wortlosigkeit, alles nur noch posthum, taubes Geraune, blindes Gestotter, Nach-Rufe wie aus einem albernen Jenseits.


LA LIASSE DES DIX MILLE FRAGMENTS


;

jeudi 22 octobre 2015

paperoles

peinture de Pierre Aleschinski



Jeu des bouteilles à la mer, par brouettées entières, slivovice whisky genièvre mirabelle tequila, du haut de la falaise où finit la terre, petites paperoles de brouillons, gémissures & sourdes-muettes gesticuleries, index visant le ciel, pouce pointant le cœur, et que je te commotionne, et que je t’assombrisse & te tracasse, le clown avale son nez rouge et du coup ne chie plus que du sang, le ressac broute la falaise, le continent va s’effriter, ça brouillasse à l’horizon et la perspective se bouche, les cent milliards de cellules dans la cervelle s’embrouillent, les sonnets d’antan se chaotisent à jamais, une bouteille finira par accoster au Labrador, mon âme dissoute dans la lie


.

mercredi 21 octobre 2015

un prénom

Pierre Aleschinski, peinture, 1969





à la moelle du roseau
arracher un peu de sucre

dans le nid délaissé de la mésange
faire un somme d’amertume

tout au bout de l’ornière
dans la flaque trouble se mirer

happer au vol la morte feuille
qui virevolte dans le crépuscule

donner un prénom au messager fatal


NOUVEAUX NEUVAINS




samedi 10 octobre 2015

ultime réplique

peinture d'Antonio Saura



chouette à travers son binocle
déchiffre de gnostiques apocryphes

insomnies de Pascal ont fini par
le hausser jusqu’à la transcendance

l’amant spennacchiato peaufine
la scansion de son épitaphe

une ultime réplique dans Oncle Vania
et une brève mystique giclure de sperme

breaking news ainsi brisent l’ordre du jour


  


NOUVEAUX NEUVAINS



.

au plus obscur

peinture d'Antonio Saura, 1972




incongrue tardive trémière
éclose tout en bas de la tige pourrie

auréole en fer blanc
sur le crâne du saint voyou

danse rituelle à talons tapants
au plus obscur de la fourmilière

remembrance du plus doux des vagins
où déposer syllabes d’amour

et l’aurore dans son mauve le plus mauve




NOUVEAUX NEUVAINS




mercredi 7 octobre 2015

gosh my gosh

dessin Antonio Saura




LAGE DER NATION Tumblin’ round / mumblin’ words / sobbin’ tears / ugly guy / snuffin’ & snortin’ / totterin’ doter / chatterin’ begger / babblin’ & couphin’ / futile fool / gosh gosh Wallander orphan oh gosh / gosh gosh Davy Fosta Wallars sold out gosh my gosh / loosin’ my brain / losin’ my dick oh gosh / gropin’ in the dark / fumblin’ for a grip / thanx for the ride fellers whott a journey / o bella bellezza o storia sbagliata / good for nothin’ / comin’ to the point & droppin’ the final dot



mardi 6 octobre 2015

"Soyez durs contre les incroyants..."

Hamed Abdel-Samad



Une contribution au débat sur l'islam:
Portrait de Hamed Abdel-Samad




Hamed Abdel-Samad, né au Caire en Égypte en 1972, politologue et écrivain émigre en Allemagne en 1995, apprend l’anglais, le français, le japonais, fait des études sur la politologie, le shintoïsme, le bouddhisme, le judaïsme, enseigne et fait des recherches à l’université de Munich, à l’Institut de l’histoire et de la culture juive jusqu’en 2009.

Il publie son premier livre en 2009 : « Mein Abschied vom Himmel. Aus dem Leben eines Muslims in Deutschland », une autobiographie dans laquelle il décrit son itinéraire intellectuel de jeune islamiste convaincu et militant vers un scepticisme croissant et finalement un rejet des valeurs islamiques telles qu’elles sont exposées dans le Coran. D’autres livres suivent au fil des années. Il est fréquemment invité à des débats à la télévision (consultables, en grand nombre, sur youtube) et publie de nombreux articles dans la presse allemande, notamment dans « Die Welt », « Die Zeit », « Focus ». Depuis novembre 2011, il est membre de « Giordano-Bruno-Stiftung », une importante organisation allemande qui milite pour la laïcité et se bat contre les ingérences religieuses dans la vie sociale et politique.

Le 4 juin 2013, Hamed Abdel-Samad donne une conférence au Caire dans laquelle il accuse les Frères musulmans de fascisme, et déclare que ce fascisme trouve ses racines dans l’histoire même de l’islam, dès l’origine, dans les textes du Prophète.

Dès le lendemain des appels à sa mise à mort apparaissent sur internet : pour blasphème contre Mohammed. Trois jours plus tard, le 7 juin 2013, un des chefs spirituels de ‘Gamaa Islamija’ (organisation extrémiste qui a pour but d’établir un État islamique en Égypte) Assem Abdel-Maged (allié du président Mursi) prononce à la télévision égyptienne une fatwa de mort contre le conférencier. Et de même Mohammed Shabaan, professeur à l’université al-Azhar du Caire, prononce lui aussi une fatwa : il faut tuer le blasphémateur.

Depuis, en Allemagne, Hamed Abdel-Samad vit reclus, ne peut plus se déplacer librement, doit renoncer à prendre les transports en commun.

Entretemps, en 2014, paraît son livre « Der islamische Faschismus », dans lequel il trace des parallèles entre les fascismes européens du XXe siècle et les stratégies idéologiques et politiques des islamistes : culte du Chef et d’une Doctrine lapidaire et intouchable, division des gens entre nous et eux, et ceux qui ne sont pas nous, sont inférieurs, sans droits, sans dignité, et à réduire en esclavage ou à éliminer.

Il déclare que DAECH, dans sa démarche crapuleuse et criminelle, ne fait rien que le Prophète, devenu chef de guerre, n’a fait lui aussi, comme c’est explicitement documenté dans les versets du Coran : mener une guerre d’agression et de conquête, soumettre les peuples et les consciences par la violence des armes, placer les vaincus devant l’implacable alternative de se convertir ou de se soumettre (en payant un tribut et en perdant tous les droits), sinon c’est la mort, réduire les incroyants en esclavage, s’emparer de leurs femmes, butin de guerre, pour en faire des prostituées à la libre disposition des djihadistes.

Et la femme, aujourd’hui comme hier, est un des principaux appâts dans le recrutement de guerriers de la foi : jouir impunément et gratuitement des femmes conquises en cas de victoire ou jouir éternellement des 72 houris au paradis en cas de martyr.

Le dernier livre d’Abdel-Samad vient de paraître : « Mohamed. Eine Abrechnung » [= un règlement de compte] l’islam, tel qu’il est fixé & figé une fois pour toutes dans les sourates du Coran et dans les hadiths du Prophète, est une religion de soumission et de persécution, une idéologie de la conquête du pouvoir qui bafoue la liberté de la pensée et soumet inexorablement la femme aux volontés et aux fantasmes dominateurs des hommes.

Les versets violents du Coran sont utilisés par les fondamentalistes pour ancrer leur rigorisme et par les islamistes pour justifier leurs exactions.

*

Et les musulmans dits modérés et conciliants ? On ne les entend jamais mettre en cause ces versets violents, qui ne sont pas désavoués, réfutés, retirés, remplacés, gommés. Le Coran est préservé pieusement dans son intégrité sacrée, dans son intégralité littérale, intouchable et impossible à mettre en examen. en question, en doute le but de l’islam, donc, est et reste la conquête des terres et des peuples, la soumission des âmes et des consciences. Et cela jusqu’à l’islamisation de la terre entière, selon le vœu saint, vénérable et vénéré d’Allah et du Prophète.

*

Le Prophète déclare : Mohammed est l’Envoyé d’Allah. Et ceux qui sont avec lui, sont durs contre les incroyants, mais miséricordieux entre eux.

Le Prophète déclare : Personne ne sera un vrai croyant, avant de m’aimer plus que ses propres parents, ses propres enfants et tous les êtres humains.

*

(Parenthèse, pour terminer : Jésus, cet autre zélateur du monothéisme, sur lequel le Prophète a sans doute pris modèle, s’est exprimé en termes tout aussi violents :

Il dit : Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi. — Luc 19.27

Il dit: Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. -- Matthieu 19.29 )




samedi 3 octobre 2015

les deux O d'octobre

Timothy Brill, Oignon, 2012



chapitre XXXIV

1.
Tolstoï écrit quelque part, je ne sais plus où, que pour aller mourir il emporterait la Bible et les « Essais » de Montaigne.

2.
Pour accompagner un texte, je cherche un portrait d’une femme chinoise, si possible anonyme, et je tape « chinoise » dans le moteur de recherche réponses dans un dixième de seconde : chinoise à poil / chinoise chaude / chinoise in string / chinoise qui jouit / chinoise gros plan facial / chinoise hot / chinoise décapitée.

3.
Ignace de Loyola (1491-1556) pouvait être doux et mou ; en mai 1544 il note dans son carnet que pendant la messe il a versé doucement beaucoup de larmes, et aussi après la messe ; et qu’il sentait et regardait le Saint-Esprit tel quel. Mais il pouvait aussi être dur et raide, quand il envoyait ses soldats au combat spirituel : Pour ne nous écarter en rien de la vérité, nous devons être disposés à croire que ce qui nous paraît blanc est noir si l’Église hiérarchique le décide ainsi. « Exercices spirituels » (1548), paragraphe 365.

Et c’est dans cet esprit que les jésuites mèneront la rude bataille de la Contre-réforme.

4.
Chemise blanche, ça donne de l’élan quand je mets une chemise blanche, j’écris mieux en chemise blanche, ça me… ça me… comment dire… c’est cérémoniel, ça exorcise, c’est couleur de baptême autant que d’enterrement, ça neutralise un peu les pulsions de tristesse, ça donne de bonnes excuses à l’existence, et protège des irradiations trop directement mortifères.

5.
Cioran s’est-il jamais référé à Montaigne, l’a-t-il cité ? Je pense que non, il ne goûtait que les zélateurs, les angoissés, les fiévreux, les excités qui l’excitaient à décocher ses sarcasmes.

6.
Hugues Rebell, l’auteur du fameux « Nuits chaudes du Cap français » (1902), avait l’habitude de masturber son chat qui ne s’éloignait jamais de lui ; un jour cela commença à l’embêter et il chargea de la besogne son valet de chambre. Quand le chat se montrait amoureux, le maître appelait le valet : Jean, masturbez le chat comme il aurait dit : Jean, passez-moi mon chapeau. C’est Léautaud qui me raconte ça.

7.
Montaigne s’énervait contre l’inutile agitation des commentateurs et glossateurs. J’en connais quelques-uns qui ne sont pas agités inutilement, mais se sont penchés sur les « Essais » avec un enthousiasme et une empathie incomparables ; je me demande comment le maître aurait réagi s’il avait pu lire tout cela, lui qui pensait n’avoir écrit que pour peu de lecteurs et pour peu de temps.

Quelques-uns sont dans ma bibliothèque, je les fréquente avec grand profit, inlassablement : Sainte-Beuve, Pierre Villey, Fortunat Strowski, Émile Faguet, Léon Brunschvicg, Gustave Lanson, Albert Thibaudet, Maurice Rat, Hugo Friedrich, Stephan Zweig, Ernst Cassirer, M. D. Frame, Roy E. Leake, Philippe Desan, M.A. Screech, Floyd Gray, Terence Cave, Craig B. Brush, Jean Starobinski, Roger Judrin, Jean-Yves Pouilloux, Pierre Manent, Joseph Macé-Scaron, Alain Legros, Antoine Compagnon, Marcel Conche, Edouardo Lourenço, Marc Fumaroli, André Tournon, Claude Pinganaud, Géralde Nakam, Michel Butor, Michel Chaillou, Gisèle Mathieu-Castellani, Marie-Madeleine Fragonard, François Rigolot, A. Glauser, Jean-Michel Delacomptée, Michel Magnien, Giovanni Dotoli, Silvia Giocanti, Fausta Garavivi, Sergio Cardoso, Hans Stilett, Sarah Bakewell.

8.
Le long des faîtières en dalles plates cimentées de lichen et d'orpin brûlant, boulevard des chats et des chattes.  Colette, « Sido », 1929

9.
Octobre, dites après moi OctObre, les deux O d’octobre, c’est le dixième mois, mais nous lui mettons un huit, ça vient d’un lointain siècle, et nous oublions que c’est un chiffre, nous le nommons, pensant que c’est un nom, les Chinois donnent des noms aux années, idée qui ne nous est jamais venue, moi à part moi je donne nom à telle ou telle année, je nomme 2014 l’année où la théorie du monde s’effondre, jeu un peu puéril & malsain avec moi-même, puis l’année en cours s’appellera dans les annales l’année du Feu, et je retiens la fatidique date : 18 avril, et je continue à cheminer, vioque & amoché, sur le chemin de la survie, clopine et claudique, avachi & cravaché. Et statut ontologique du coeur : supprimé.

10.
Doux leurre / douleur richissime rime (à mettre dans une élégie).


LA LIASSE DES DIX MILLE FRAGMENTS
inédit