François
Nourissier, « Bratislava »
Quand se posa la question : Comment
reconstituer, après le Feu, le domaine Nourissier, je sus tout de suite que ce
ne pouvait être que ce livre-là qui devait au départ s’intituler, latinement, « De
l’âge » mais parut finalement sous le titre « Bratislava ».
Ce n’est pas un roman, mais des bribes d’essais
autobiographiques en de courts chapitres thématiques autour de l’obsession du vieillissement
— genre de lecture qu’entre toutes je préfère.
Aussitôt commandé, le revoici, neuf, vierge, dans
l’édition Grasset & Fasquelle de 1990, l’auteur avait 63 ans, — il est mort
21 ans plus tard, en 2011.
J’apprécie chez François Nourissier la lucide
amertume, le cynisme tonifiant, la narcissique autodérision, — bref, c’est
un salutaire empêcheur de béatitude.
Me manqueront, dans ce livre neuf, les
nombreuses traces de mes précédentes lectures, — plusieurs
chapitres lus plus d’une fois, à des années de distance, il y avait chaque fois
le lieu & la date de la lecture.
*
Dans les mois, peut-être les années à venir,
la question va se poser pour d’autres auteurs : par quel ouvrage veux-tu
que tel écrivain soit de nouveau présent dans la bibliothèque ?
Pour beaucoup, évidemment, un seul livre ne
suffira pas. Pour Beckett, et cinquante ou cent autres, je dirai : tout,
puisque j’avais tout.
"Feu ma bibliothèque"
travail en cours