lundi 19 janvier 2015

Terreur et religion

photo Normandie actu



Terreur et religion
Relire sélectivement les textes sacrés?

Quand après le traumatisme des massacres terroristes à Paris, des imams et des intellectuels musulmans nous assurent que tout cela n’a rien à voir avec l’islam, ils sont de bonne foi et conciliants, ils sont modernes — et aussi un peu candides : ils se réfèrent à un Coran revu,  corrigé et édulcoré.

Quand, en plus, ils déclarent, comme le fait Kareem Abdul-Jabbar (New York Times bestselling author) dans le « Time » daté 26 janvier 2015, que la religion (toute religion) consiste à faire vivre aux gens une vie humble et morale pour créer une communauté harmonieuse et promouvoir la tolérance et l’amitié, pour établir ensuite la thèse : La violence commise au nom de la religion n’a jamais rien à voir avec la religion, on ne peut pas spontanément acquiescer, parce que cela est en contradiction flagrante autant avec la littéralité des textes sacrés qu’avec les faits historiques tout au long des siècles.

Violence dans les mots. Violence sur le terrain.

Et cela ne concerne pas seulement l’islam, cela vaut aussi pour les deux autres religions monothéistes.

La violence est à la base et dans l’essence même des monothéismes : un Dieu unique, autoritaire, exclusif, jaloux et vindicatif qui exige soumission inconditionnelle, et ne permet ni distance ni doute ni réflexion.

Il y a une violence souvent inouïe dans les textes sacrés des trois Livres, Torah, Évangiles & Épitres, Coran.

Injonctions divines explicites de Yahvé à tuer les infidèles ennemis de son peuple, destruction de la terre entière par le Déluge, génocide des peuples infidèles de Palestine (avec l’aide directe de Yahvé, relire l’épisode de Jéricho dans la Bible : Le livre de Josué), innombrables villes dont la population entière est massacrée.

Injonctions divines explicites du Christ à arracher et brûler les branches tarées (cf Mt, XIII, 30-42, arracher et brûler l’ivraie,  métaphore pour les mécréants — et légitimation explicite des bûchers et de toutes les autres exactions de la sainte Inquisition).

Injonctions divines explicites dictées au Prophète de débusquer et de tuer les infidèles (sourate IX,5 : tuez les infidèles partout où vous les trouverez // sourate IX,29 : faites la guerre à ceux qui ne croient pas en Dieu // sourate XXXXVII,4 : quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu’à en faire un grand carnage) — tout cela est l’explicite légitimation autant pour les assassins de Paris que pour la meurtrière doctrine du Caliphat islamique — et elle est dans le Coran).

Aucune trace de cette abominable violence chez les penseurs, ni chez Socrate, ni chez Sénèque, ni chez Erasme, ni chez Montaigne, ni chez aucun des autres grands maîtres de la pensée européenne, ni chez les grands penseurs des cultures asiatiques, Confucius, Lao Tse et Bouddha.

Alors que l’anathème, l’exclusion, la persécution, les plus virulentes et souvent meurtrières intolérances sont omniprésentes dans les religions, tout au long des siècles, autant dans les livres que dans les faits.

Thématiser la religion aujourd’hui, et faire son apologie, sans tenir compte de tout cela, est intellectuellement inadmissible.


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