Le livre de Hermann Broch « Der Tod des
Vergil » reste toujours sur la même petite table, à côté d’une lampe, il y
a aussi un fauteuil, et de temps en temps, une ou deux fois par semaine, je
vais m’y asseoir, ouvre le livre, et lis une ou deux pages, à haute voix,
parfois le lendemain je reviens, et lis la même page encore une fois, toujours
à haute voix, j’habite seul, personne ne me soupçonnera d’être dément, prose incantatoire,
elle me porte m’emporte, une seule phrase qui dure plus qu’une page, parfois je
ne lis qu’une phrase, et mets la date à la marge, à côté de bien des phrases il
y a plusieurs dates, parfois je me dis que je pourrais mourir comme ça, au
milieu d’une phrase, plus de voix plus de souffle, chuter à jamais dans l’abîme
de la page
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